Les Bains turcs
L’Orientalisme en architecture
L’Orientalisme se développe dans la peinture française pendant la première moitié du XIXe siècle avec notamment les peintres Ingres, Delacroix, Chassériau, Gérome, Gros, Vernet ; il s’illustre notamment dans la peinture d’histoire. En architecture, l’Orientalisme est plus tardif et ne prend racine en France que dans la seconde moitié du XIXe siècle. Les Expositions Universelles, à commencer par celle de 1867, vont être d’importants vecteurs de connaissance pour les architectes car on y compte une multitude de pavillons orientaux. Devenu une mode dans les années 1860, l’Orientalisme se répand dans le mobilier et la décoration chez la haute société. Avoir chez soi un salon mauresque fait partie du bon goût.
Sous le Second Empire, l’Orientalisme est associé à l’architecture de loisirs, notamment dans une pratique hygiéniste qui se répand : les bains de bord de mer, de stations thermales ou de stations de villégiatures. Il n’est donc pas étonnant que les architectes William Klein et Albert Duclos construisent en 1876 les bains turcs parisiens dans un style néo-mauresque. Le quartier n’est pas non plus choisi au hasard : l’Opéra Garnier, situé au bout de la rue des Mathurins, a été inauguré en 1875. C’est le cœur de la vie mondaine à Paris.
Les bains turcs, lieu de mondanités
Dès leur ouverture, les bains turcs sont fréquentés par la meilleure société, où se mêlent aristocrates, grands bourgeois et hommes politiques. Léon Gambetta, le baron Haussmann, le duc d’Aumale, le duc de Montpensier, le prince de Galles, le baron de Rothschild sont cités comme clients sur un prospectus qui en fait la publicité. Le lieu offre un ensemble de services haut de gamme dans un luxueux décor : hammam, hydrothérapie, massages, piscine, salons de repos, restaurant, salon de coiffure. On vante la qualité de sa cave et de ses cigares. L’établissement (non mixte) est essentiellement fréquenté par les hommes, même si certains jours, les femmes peuvent s’y rendre en empruntant une porte plus discrète au n°47 boulevard Haussmann.
Une façade mauresque pour se consolerAu 18 rue des Mathurins, dans le 9e arrondissement de Paris, se trouve un bâtiment atypique avec une surprenante façade mauresque
Les bains turcs ferment leurs portes en 1954. Le décor intérieur a été entièrement détruit lors de la rénovation de l’immeuble. Seule la façade a conservé son style mauresque avec frises, colonnettes, arcs et gardes-corps inspirés des moucharabiehs.
Pour les architectes William Klein et Albert Duclos, voir également le théâtre de l’Athénée.Le Hammam se visitait comme un musée. Moyennant un franc, le public y était admis, un soir par semaine. L’occasion d’admirer les magnifiques décors exotiques de l’établissement, mais également pour initier hommes et femmes aux pratiques du bain turco-romain et, sans doute, les inciter à en devenir clients.
Le lieu ferme finalement ses portes en 1954. Le décor intérieur sera détruit lors de la rénovation de l’immeuble. Ne reste donc aujourd’hui que la façade en souvenir de cette période.
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