Un hashtag insultant le candidat – et favori – pour les présidentielles de mai prochain Abdul Fattah al-Sisi a été partagé très largement sur les médias sociaux en Egypte. Le hashtag, que l’on pourrait traduire par « Vote pour le proxénète » (Vote for the pimp) a été tweeté plusieurs centaines de milliers de fois.
Les graffitis du hashtag sont apparus dans les rues du Caire, sous les immenses portraits dédiés au candidat Sisi. Le hashtag a très vite été la cible de multiples ‘contre-hashtags’, venant à la rescousse de l’ancien chef des armées, et qui ont été retweetés par ses followers. Selon un journaliste de la BBC, Sebastian Usher, le pouvoir de l’armée n’aurait en effet pas eu des effets bénéfiques sur la liberté d’expression : « les médias en Égypte sont muselés, et les Frères Musulmans interdits, sous l’autorité de M. Sisi ». Un blogueur égyptien, travaillant sous le pseudo de « The Big Pharaoh » , affirmait hier à la BBC que les opposants à Sisi étaient contraints d’utiliser des hashtags, suite aux récentes interdictions de manifester. Le média social est « la seule arène ou [les égyptiens] peuvent exprimer leur opposition, parce que maintenant il est très difficile de manifester en Égypte, avec la répression policière ». Difficile donc pour Sisi de limiter la liberté d’expression – surtout dans un pays ou la satire est un jeu national.
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