بعد اكثر من احد عشر عاما على ريبورتاج بثته قناة فرانس-2 واثار جدلا، حول مقتل الطفل الفلسطيني محمد الدرة في غزة، تبت محكمة التمييز الثلاثاء في ما اذا كان الاتهام الموجه لمعده شارل اندرلان "بالتزوير" يعد تشهيرا.
ويتعلق الخلاف بتحقيق اجراه اندرلان المراسل الدائم لفرانس-2 ومصوره الفلسطيني طلال ابو رحمة في قطاع غزة في 30 ايلول/سبتمبر 2000 في الايام الاولى للانتفاضة الثانية.
ويظهر في الريبورتاج محمد الدرة (12 عاما) بين ذراعي والده وهو يلفظ انفاسه الاخيرة بعد اصابته في تبادل لاطلاق النار بين الجيش الاسرائيلي وناشطين فلسطينيين.
واثارت اللقطات التي عرضت في جميع انحاء العالم، جدلا حول مصدر اطلاق النار الذي ادى الى موته واتهامات من مصادر اسرائيلية ومؤيدين للدولة العبرية بان المقطع مركب.
وفي مواجهة هذه الاتهامات، ادعت فرانس-2 بتهمة "التشهير" على مدير مؤسسة ميديا ريتيغز فيليب كارسينتي الذي قال ان الريبورتاج "مفبرك" وتحدث حتى عن "موت كاذب للطفل".
وبعدما ادين امام المحكمة الابتدائية في 2006، برأت المحكمة الاستئنافية كارسينتي في 2008، معتبرة انه "مارس بحسن نية حقه في حرية النقد" و"لم يتجاوز حدود حرية التعبير"، وقررت اطلاق سراحه.
لكنها لم تبت بشكل واضح في مضمون الريبورتاج بينما اصبحت القضية الان في محكمة التمييز.
وطعنت فرانس-2 بهذا القرار معتبرة انه "مناقض تماما لقرار محكمة البداية".
وفي جلسة الرابع عشر من شباط/فبراير اشار المحامي ايمانويل بينيكا الى "السعي الى التدمير" من جانب فيليب كارسينتي والى "تصريحاته التي تنم عن كراهية".
في المقابل، قال المحامي ديني كاربونييه ان فرانس-2 واندرلان "لم يعترفا يوما بانهما عالجا الموضوع باستخفاف"، مؤكدا ان كل التحليلات التي اجريت "رجحت فرضية فبركة" اللقطة.
وكانت محكمة الاستئناف في باريس برأت في 15 شباط/فبراير جراحا اسرائيليا ساهمت شهادته في تاجيج الجدل حول الريبورتاج.
وهذا الشق من القضية يرتبط بدعوى رفعها جمال الدرة والد الطفل امام القضاء الفرنسي ضد مقالين نشرا في ايلول/سبتمبر 2008 في نشرة "اكتواليتيه جويف" الاسبوعية.
وفي المقالين يؤكد الجراح الاسرائيلي ايهودا ديفيد الذي اجرى عملية جراحية للدرة في 1994 ان الجروح التي اصيب بها اثناء اطلاق النار الذي اودى بحياة ابنه عام 2000 يعود تاريخها الى ما قبل الحادثة.
وكانت محكمة الجنح في باريس حكمت في 2011 على كل من الجراح الاسرائيلي والصحافي كليمان ويل راينال بدفع غرامة قدرها الف يورو مع وقف التنفيذ وبدفع تعويضات بقيمة خمسة آلاف يورو في اطار هذه القضية.
ورأت محكمة الاستئناف ان الادلة "لا تسمح بالتأكد بشكل كامل وسليم (...) من ان الجروح التي يؤكد المدعي المدني انه اصيب بها" في العام 2000 "هي اقدم" او انه "قام بتزييفها".
C'est sur le JP et rien que la posture et l'expression faciale de cet homme disent son arrogance et son inconséquence. Le rapport Goldstone serait l'enfant de l'affaire Al Dura. Mais a-t-il légalement le droit, en plus en tant que maire adjoint et donc à des fonctions de représentation en France, de s'exprimer encore sur cette affaire alors qu'une instruction est en cours, suite à la plainte en diffamation de Jamal Al Dura contre Clément Weill Raynal, Serge Benattar, et Yehuda David ? Il ne mesure même pas qu'il confond hasbara et communication, la hasbara n'étant que la propagande israélienne hyper active depuis des années que nous connaissons tous, et qui est décrite par quantité de manuels pour apprentis propagandistes.Concernant Jamal Al Dura, le voici avec ses blessures, en septembre 2000 :
L'article évoqué :
L'article évoqué :
Goldstone, Al-Dura : même combat
Par NATHALIE BLAU
16.03.10
16.03.10
'Goldstone est la meilleure chose qui soit arrivée à Israël depuis dix ans". Une déclaration choc pour un homme qui n'en est pas à son premier coup d'éclat. Depuis bientôt huit ans, Philippe Karsenty parcourt le monde dans le sillage de ce qui est devenu un des symboles de la martyrologie palestinienne, l'affaire Mohammed Al-Dura. Son objectif : obtenir des excuses de France 2 pour avoir diffusé ce qu'il considère un faux reportage sur la mort de ce jeune Palestinien, au carrefour de Netsarim, le 30 septembre 2000. Encensé par certains, conspué par beaucoup, Karsenty s'est engagé dans une lutte sans merci, façon David contre Goliath, seul contre des instances dirigeantes qu'on voit mal pouvoir ébranler un jour.
“En Israël, il n’y a pas de volonté stratégique de confronter les menteurs et les médias qui diffament l’Etat juif.”
Photo: DR , JPost
Photo: DR , JPost
Trublion de l'arène diplomatique franco-israélienne, cet ancien financier et homme d'affaires, aujourd'hui maire-adjoint de Neuilly-sur-Seine, est pourtant bien décidé à faire éclater sa vérité d'un côté ou l'autre de l'Atlantique. Ces deux dernières années, il a pu engranger quelques succès : un procès pour accusations de diffamation gagné contre la deuxième chaîne de télévision française et des politiques israéliens plus enclins à lui prêter attention. Qui plus est, depuis la prise de fonctions du gouvernement Netanyahou, note-t-il.
Et d'avancer ses récents entretiens avec des parlementaires en série, dont, lors de son dernier séjour : Shaoul Mofaz, David Rotem, Danny Danon ou la ministre Limor Livnat "qui m'a réservé un accueil exceptionnel", pointe-t-il.
Pour autant, la bataille est loin d'être gagnée. Mais Karsenty continue à être présent sur tous les fronts, à coup d'apparitions publiques et à grand renfort de conférences à travers le monde, sur fond de verbe acéré et de propos sans concession. Ses armes : une communication débridée, des déclarations chocs tous azimuts et des coupables pointés du doigt sans réserve. Dans sa ligne de mire, France 2 et Charles Enderlin, bien sûr, mais aussi certains fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères à qui il reproche de ne pas comprendre que le principal champ de bataille est devenu médiatique.
Pour autant, la bataille est loin d'être gagnée. Mais Karsenty continue à être présent sur tous les fronts, à coup d'apparitions publiques et à grand renfort de conférences à travers le monde, sur fond de verbe acéré et de propos sans concession. Ses armes : une communication débridée, des déclarations chocs tous azimuts et des coupables pointés du doigt sans réserve. Dans sa ligne de mire, France 2 et Charles Enderlin, bien sûr, mais aussi certains fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères à qui il reproche de ne pas comprendre que le principal champ de bataille est devenu médiatique.
Mi-février, il était invité dans le cadre de la Conférence de Jérusalem à participer à une table ronde sur la communication d'Israël. L'occasion pour lui de dérouler une démonstration en trois points : tout d'abord, "remercier" Richard Goldstone pour son rapport sur Plomb durci, ensuite, traiter d'urgence l'affaire Al-Dura, enfin, considérer les menaces médiatiques et diplomatiques comme des menaces stratégiques existentielles pour Israël. Explications.
Nathalie Blau : Quand vous dites que Goldstone est la meilleure chose qui soit arrivée à Israël depuis dix ans, qu'entendez-vous exactement ?
Philippe Karsenty : Cet homme a fait plus pour la communication d'Israël que tout ce qui a été fait depuis dix ans. Il a enfin réussi à réveiller l'administration israélienne. Goldstone pour Israël, c'est un peu comme Pearl Harbor : l'Etat s'est fait attaquer, il va devoir réagir.
Philippe Karsenty : Cet homme a fait plus pour la communication d'Israël que tout ce qui a été fait depuis dix ans. Il a enfin réussi à réveiller l'administration israélienne. Goldstone pour Israël, c'est un peu comme Pearl Harbor : l'Etat s'est fait attaquer, il va devoir réagir.
N.B. : Là, vous pointez du doigt le gouvernement ?
P.K. : Non, certains fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères (MAE). J'insiste surtout pour faire la différence, je cible les fonctionnaires du MAE qui ne comprennent pas l'importance stratégique d'une bonne hasbara, communication. Goldstone a permis de réveiller l'intérêt des Israéliens sur l'importance de communiquer. Et, en fin de compte, sur l'urgence pour l'Etat d'Israël de contrer le mensonge Al-Dura.
P.K. : Non, certains fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères (MAE). J'insiste surtout pour faire la différence, je cible les fonctionnaires du MAE qui ne comprennent pas l'importance stratégique d'une bonne hasbara, communication. Goldstone a permis de réveiller l'intérêt des Israéliens sur l'importance de communiquer. Et, en fin de compte, sur l'urgence pour l'Etat d'Israël de contrer le mensonge Al-Dura.
N.B. : Vous reliez les deux ? La vague Goldstone permet de restituer l'affaire Al-Dura ?
P.K : Bien plus que ça, le rapport Goldstone est l'enfant de l'affaire Mohammed Al-Dura. C'est à partir d'Al-Dura qu'on a pu mentir et dire toutes les horreurs possibles sur Israël. Je vais même plus loin, le rapport Goldstone et l'affaire Al-Dura, sont deux accusations de crimes intentionnels perpétrés par Israël, que tous les antisémites de la terre utilisent comme outils redoutables de leur abjecte propagande, car ils sont validés par des Juifs, Richard Goldstone et Charles Enderlin. Et tout le monde sait qu'un Juif qui diffame Israël, c'est beaucoup plus puissant qu'un non-Juif.
P.K : Bien plus que ça, le rapport Goldstone est l'enfant de l'affaire Mohammed Al-Dura. C'est à partir d'Al-Dura qu'on a pu mentir et dire toutes les horreurs possibles sur Israël. Je vais même plus loin, le rapport Goldstone et l'affaire Al-Dura, sont deux accusations de crimes intentionnels perpétrés par Israël, que tous les antisémites de la terre utilisent comme outils redoutables de leur abjecte propagande, car ils sont validés par des Juifs, Richard Goldstone et Charles Enderlin. Et tout le monde sait qu'un Juif qui diffame Israël, c'est beaucoup plus puissant qu'un non-Juif.
N.B. : Vous pensez que Richard Goldstone et Charles Enderlin ont sciemment voulu porter atteinte à l'Etat d'Israël ?
P.K. : Je n'ai pas dit ça. Mais ce sont des personnes sans grande envergure, (eh coco, t'en as toi, de l'envergure, à part celle de mentir éhontément ? dès la cours de récré les gosses savent faire ça) qui ont compris que la seule façon d'exister est de critiquer sévèrement Israël, car ensuite les antisémites se servent d'eux et de leurs travaux. Pour exister dans l'univers médiatique international, il est de bon ton de critiquer Israël. C'est la meilleure façon d'obtenir une reconnaissance. Et pour Goldstone ou Enderlin, peu importe si quelques millions de Juifs vous en veulent, du moment que vous obtenez votre reconnaissance internationale.
P.K. : Je n'ai pas dit ça. Mais ce sont des personnes sans grande envergure, (eh coco, t'en as toi, de l'envergure, à part celle de mentir éhontément ? dès la cours de récré les gosses savent faire ça) qui ont compris que la seule façon d'exister est de critiquer sévèrement Israël, car ensuite les antisémites se servent d'eux et de leurs travaux. Pour exister dans l'univers médiatique international, il est de bon ton de critiquer Israël. C'est la meilleure façon d'obtenir une reconnaissance. Et pour Goldstone ou Enderlin, peu importe si quelques millions de Juifs vous en veulent, du moment que vous obtenez votre reconnaissance internationale.
N.B. : Vous les accusez d'avoir planifié un coup marketing ?
P.K. : Non, je ne le dirais pas ainsi. Mais Enderlin est par exemple soutenu par les sites favorables à Dieudonné et aux thèses islamistes, dont parmi les signataires, on trouve tous ceux qui sont difficilement fréquentables sur la question juive, comme Jacques Attali par exemple - Juif lui aussi - qui explique que l'antisémitisme en France est une invention du gouvernement israélien pour encourager l'aliya. De tout temps, les antisémites se sont servis de Juifs-alibis pour accabler les autres Juifs, et plus récemment Israël.( et le témoignage de NaIem Giladi sur les attentats sous fausse bannière du Mossad en Irak pour favoriser l'alyia?)
P.K. : Non, je ne le dirais pas ainsi. Mais Enderlin est par exemple soutenu par les sites favorables à Dieudonné et aux thèses islamistes, dont parmi les signataires, on trouve tous ceux qui sont difficilement fréquentables sur la question juive, comme Jacques Attali par exemple - Juif lui aussi - qui explique que l'antisémitisme en France est une invention du gouvernement israélien pour encourager l'aliya. De tout temps, les antisémites se sont servis de Juifs-alibis pour accabler les autres Juifs, et plus récemment Israël.( et le témoignage de NaIem Giladi sur les attentats sous fausse bannière du Mossad en Irak pour favoriser l'alyia?)
Tant qu'Israël n'aura pas défini la menace médiatique et diplomatique comme une menace stratégique, il perdra. La perte de légitimité d'Israël est croissante, partout dans le monde. Certains fonctionnaires du MAE ne font pas leur travail correctement. Ils doivent changer de méthode.
N.B. : Mais ces fonctionnaires ne sont pas les mêmes depuis dix ans. Les chefs de la diplomatie se renouvellent...
P.K. : Le ministère fonctionne comme toute administration : les anciens ont coopté leurs successeurs qui partagent leur ligne idéologique, et parfois leurs travers. Et plutôt que de défendre Israël, ils défendent leur poste. Certains fonctionnaires se protègent entre eux, ceux qui ont fait des erreurs en 2000 sont protégés par ceux de 2005, etc. Tout cela fonctionne comme une petite caste.(woui, et toi, tu défends quoi ?ça ?)
P.K. : Le ministère fonctionne comme toute administration : les anciens ont coopté leurs successeurs qui partagent leur ligne idéologique, et parfois leurs travers. Et plutôt que de défendre Israël, ils défendent leur poste. Certains fonctionnaires se protègent entre eux, ceux qui ont fait des erreurs en 2000 sont protégés par ceux de 2005, etc. Tout cela fonctionne comme une petite caste.(woui, et toi, tu défends quoi ?ça ?)
Court Rules in Favor of Enderlin: In Press, Al Dura Affair Journalist (Again) Described as a Poor Martyred Victim (Simply) Trying to Clear His Honor
A French court has just ruled in favor of Charles Enderlin, writes Le Monde's War or Peace blog, by nullifying the 2008 acquittal (for "good faith") of his accuser in the Mohamed Al Dura affair, Philippe Karsenty. Did you notice the "finally" in the headline of the (entirely objective and the strictly neutral) reporter, Gilles Paris? Justice [i.e., a Court] (Finally) Vindicates Charles Enderlin!
Throughout the years, the narrative on Charles Enderlin has been: poor, innocent, well-meaning, martyred victim…
That's the message one gets from the very first paragraph in Le Monde article byLaurent Zecchini.
Throughout the years, the narrative on Charles Enderlin has been: poor, innocent, well-meaning, martyred victim…
That's the message one gets from the very first paragraph in Le Monde article byLaurent Zecchini.
Parfois l'envie vous prend de lui dire amicalement : " Charles, tu devrais arrêter de penser à tes guerres ; et laisser tomber l'affaire Al-Doura ! "After all, what self-respecting journalist (especially of Enderlin's caliber) would not want to "wash his honor" in the same circumstances as the Mohamed Al Dura affair?!
Quant à la récurrente affaire Al-Doura, quel journaliste peut affirmer que, confronté à la même expérience traumatisante, il aurait réagi avec détachement ? Détaché, à coup sûr, Charles Enderlin ne l'est pas, même s'il affirme qu'aujourd'hui, " ce n'est plus une nuisance personnelle ".Follows a long article — by Laurent Zecchini who already a year and a half ago praised Enderlin's integrity while demonizing his "hateful" critics— on adversity, on the vindictiveness of France's Jews, on never-ceasing lawsuits and visits to the tribunal, and on "the solitary quest" to a man to "wipe a spot on his honor as a journalist", a quest by a poor "journalist whose professionalism is not put in doubt" (except that precisely, yes, his professionalism is put into doubt).
Des années de reportages et d'analyses vont peu à peu bâtir la réputation d'un journaliste sérieux et pondéré, dont le professionnalisme n'est pas contesté.Here is Laurent Zecchini's article in fullwhich, because it appears in Le Monde's TV section, is behind the daily's firewall.
Charles Enderlin
au cœur de l'adversité
Parfois l'envie vous prend de lui dire amicalement : " Charles, tu devrais arrêter de penser à tes guerres ; et laisser tomber l'affaire Al-Doura ! " Mais on s'abstient, pour deux raisons : Charles Enderlin, correspondant permanent de France 2 en Israël depuis 1988, est une mémoire encyclopédique du Proche-Orient. L'écouter, c'est entrevoir un éclairage, apprendre une anecdote sur les acteurs du conflit israélo-palestinien, qu'il a illustré de ses innombrables reportages et livres.Et puis, il a un argument imparable : " Un chimiste, il parle de chimie ; un correspondant en Israël, il parle du conflit, avec ses conséquences sur la société israélienne, c'est normal. "Quant à la récurrente affaire Al-Doura, quel journaliste peut affirmer que, confronté à la même expérience traumatisante, il aurait réagi avec détachement ? Détaché, à coup sûr, Charles Enderlin ne l'est pas, même s'il affirme qu'aujourd'hui, " ce n'est plus une nuisance personnelle ".
Rappel des faits : les images de la mort du petit Mohammed Al-Doura, âgé de 12 ans, filmées le 30 septembre 2000, au début de la seconde Intifada, au centre de la bande de Gaza, par le cameraman de France 2, Talal Abou Rahmeh, ont fait le tour du monde. La thèse de Charles Enderlin est que l'enfant a été tué par des tirs israéliens. Philippe Karsenty, de l'agence Media Ratings, affirme, lui, qu'il s'agit d'une " simple mise en scène " (pour nuire à l'image d'Israël).
LAVER SON IMAGE DE JOURNALISTECharles Enderlin récuse cette " théorie du complot ", mais les péripéties judiciaires perdurent (la Cour de cassation se prononcera le 28 février), et il estime qu'il n'a pas le choix : il doit réfuter les accusations, afin d'obtenir in fine une réparation morale. Laver son honneur de journaliste, n'est-ce pas, à 66 ans, le seul combat qui vaille ?
" Pendant trois ans, reconnaît-il,cela m'a plombé : les menaces, contre moi, contre ma femme, les problèmes rencontrés par les enfants à l'école. " Aujourd'hui, cela va mieux, quitte à faire preuve d'une sérénité un peu forcée : " Ma réputation professionnelle n'a pas été atteinte, mes livres se vendent, je suis toujours invité à des conférences, la réponse de la profession a été extraordinaire, de même que le soutien de France 2. " Mais il ne se fait pas d'illusions : " Ils vont continuer jusqu'à temps que je prenne ma retraite... "
L'adversité, il connaît, ne serait-ce que par l'histoire de sa famille, qui avait quitté l'Autriche en 1938, au moment de l'Anschluss, et par ses débuts en Israël, où il arrive en 1968, après avoir fait partie du comité de grève de la fac de médecine de Paris. Une expérience dans le kibboutz Dafna, qui lui laisse un sentiment mitigé, et un premier emploi de journaliste, en 1971, à Kol Israel, la radio nationale. Commence ensuite, en 1981, le début de sa collaboration à Antenne 2.
Des années de reportages et d'analyses vont peu à peu bâtir la réputation d'un journaliste sérieux et pondéré, dont le professionnalisme n'est pas contesté. Jusqu'à cet échange incertain de tirs israéliens et palestiniens, à Gaza, qui va engendrer une âpre vindicte, instrumentalisée par une partie de la communauté juive française. Pourquoi un tel acharnement ? Bien avant l'" affaire ", dit-il de sa voix rocailleuse, " il y avait déjà une campagne permanente d'intimidation contre moi, comme à l'encontre de tous ceux qui font mine de critiquer Israël ". Charles Enderlin a des amis qui respectent ses choix, même s'ils ne les comprennent pas toujours. Daniel Ben-Simon, député travailliste à la Knesset, ancien journaliste, estime qu'il est difficile de " faire la distinction entre Charles le journaliste et Charles l'homme politique ".
L'" homme politique " ? " Oui, dans la mesure où c'est un journaliste impliqué pour la paix et la création d'un Etat palestinien. En ce sens, il n'est pas complètement neutre, parce qu'il veut changer les choses. " Comme d'autres, lui aussi regrette que l'affaire Al-Doura " lui empoisonne la vie, devenant obsessionnelle ". C'est aussi l'avis de l'historien Zeev Sternhell : " Le prix moral et humain qu'il a payé est exorbitant, mais je respecte sa décision d'aller jusqu'au bout. " Et le professeur Sternhell d'ajouter une nuance : " S'il y a eu une erreur dans cette affaire, elle n'était pas préméditée, parce que je ne peux pas imaginer Charles, qui est un journaliste honnête, fabriquer un film. " Qu'en pense un homme qui ne fait pas partie de ses amis ? " Je considère qu'il a été piégé par son cameraman, nous indique Richard Prasquier, président du Conseil représentatif des institutions juives de France. Par orgueil, il n'a pas voulu l'admettre, et les conséquences ont été extrêmement graves. Et ses confrères ont réagi par solidarité affective, plutôt que par une analyse des faits. "
Claude Kandiyoti, autre ami de Charles Enderlin, est l'un des responsables de JCall, cet " Appel à la raison " de juifs européens qui se réclament du camp de la paix. " Quand j'écoute Charles, observe-t-il, je suis convaincu ; quand j'écoute certains Israéliens, le doute s'installe. Dans cette histoire, il me semble qu'il y a encore des zones d'ombre. "Tout porte à croire que tant que celles-ci n'auront pas été complètement dissipées, la quête solitaire de Charles Enderlin pour effacer ce qu'il estime être une tâche à son honneur de journaliste ne prendra pas fin.
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