Légumes contaminés : une mort suspecte en France, l'épidémie s'étend en Allemagne
Un homme de 47 ans est mort subitement quelques heures après avoir mangé un sandwich à Saint-Dié (Vosges), a-t-on appris, mercredi 1er juin. Les autorités n'ont pas formellement établi de lien avec la bactérie tueuse, qui sévit notamment en Allemagne.
La victime, commercial de profession, avait consommé lundi midi un sandwich jambon-beurre contenant de la salade et des tomates dans une brasserie de Saint-Dié, puis avait été violemment pris de maux de ventre, nausées et vomissements.
"Nous n'avons pour l'heure pas d'explication médicale à cette mort", a indiqué le procureur d'Epinal, Bernard Marchal, qui a ouvert une enquête et demandé une autopsie, qui était en cours mercredi soir.
"IL EST ÉVIDENT QU'IL EST MORT BIZARREMENT"
Mardi, une équipe de la direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations du département des Vosges a en outre mené des prélèvements dans le restaurant de Saint-Dié. "Il est évident qu'il est mort bizarrement, curieusement, ce qui inspire la circonspection", a-t-il ajouté. La fille de la victime, âgée de 16 ans, avait par ailleurs mangé le même sandwich et ne souffre d'aucun symptôme.
Mercredi, l'épidémie de diarrhée partie d'Allemagne et qui s'étend en Europe s'est encore aggravée, avec une nouvelle mort, qui porte le bilan à dix-sept, et des centaines de nouveaux cas en Allemagne, directement imputables à la bactérieEscherichia coli (lire la fiche de danger microbiologique, document PDF). Rien qu'en Basse-Saxe et au Schleswig-Holstein, deux cents nouveaux cas ont été signalés par les autorités médicales, portant le total à mille neuf cents cas depuis début mai, d'après l'agence allemande DPA.
"Nous enregistrons une nouvelle poussée de cas de contamination", a déclaré àHambourg Cornelia Prüfer-Storcks, responsable de la santé de la ville hanséatique, un des principaux foyers de l'épidémie, où le nombre total des malades est monté à six cent soixante-huit, soit cent dix-neuf de plus que la veille. L'Union européenne est confrontée à "une crise grave" et tout doit être mis en œuvre pour identifier le plus rapidement possible la cause de l'épidémie, a de son côté déclaré le commissaire européen chargé de la santé, John Dalli.
"CRISE DE CONSOMMATION"
La Commission européenne, qui dans la soirée de mercredi a levé l'alerte aux concombres espagnols, parle aussi de "crise de consommation partout" en Europe, avec "une diminution radicale de la consommation de fruits et légumes, et pas seulement des concombres", selon un de ses porte-parole. L'Espagne, les Pays-Bas, dont la production de primeurs avait été mise en cause au début de l'épidémie, mais aussi l'Allemagne réclament des aides de l'Union européenne face à l'effondrement de leurs ventes dans ce secteur.
Les autorités sanitaires de Hambourg ont reconnu mardi avoir fait fausse route après avoir soupçonné des concombres espagnols d'être le vecteur de la contamination. Du coup, l'Espagne envisage de porter plainte contre Hambourg.
Les recherches ont recommencé avec de nouveaux outils pour lutter contre une des plus graves épidémies de ce type jamais observées dans le monde. Elle se manifeste par des hémorragies du système digestif, et dans les cas les plus graves, par des troubles rénaux (syndrome hémolytique et urémique, SHU). L'institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques a annoncé avoir mis au point un nouveau test, en coopération avec des chercheurs français de l'agence nationale de la sécurité sanitaire, pour détecter la bactérie dans les aliments.
À LA RECHERCHE DE LA SOURCE DE LA CONTAMINATION
"Nous espérons que ce test contribuera à découvrir la source de la contamination par la souche 0104:H4 de la bactérie Ehec et à retirer rapidement du marché les aliments à risque", a déclaré le directeur de l'institut, le Pr Andreas Hensel, dans un communiqué. L'université de Münster avait annoncé la veille avoir conçu un autre test, qui permet selon elle d'identifier la bactérie mortelle dans un délai de quatre à vingt-quatre heures.
De nouveaux cas continuent d'être signalés dans le reste de l'Europe, notamment aux Pays-Bas, et jusqu'aux Etats-Unis. Tous les malades ont apparemment transité par l'Allemagne. Dix-sept morts ont été signalées par les autorités médicales allemandes et en Suède, où la première en dehors de l'Allemagne a été constatée mardi.
A Hambourg, les autorités sanitaires poursuivent les prélèvements dans les restaurants, les marchés et les magasins pour essayer de découvrir les vecteurs de la bactérie. La ville a lancé des appels aux dons de sang. L'Institut Robert-Kochmaintient ses recommandations contre la consommation de salades, de tomates et de concombres crus
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